Certains bruits de fond sont désirables (pensez radio, musique, bruit blanc, murmure des vagues qui déferlent sur la plage devant votre porte patio…), alors que certains autres sont moins « zen ». Imaginer votre bureau voisin d’un chenil de chihuahuas ou encore installé au-dessus de votre garagiste préféré. Quel impact sur la qualité de votre travail aura le son de cette harde de chiens d’opérettes ou le doux bruit de clés à chocs pneumatiques? En veille stratégique, le même défi de réduire les bruits de fond qui nous déconcentrent se présente, mais avec l’information.
Le bruit de l’information
En quoi l’information peut-elle faire du bruit, me demanderez-vous? De par la nature de son travail, une veilleure* se doit de lire ÉNORMÉMENT d’information afin de dénicher le contenu qui sera stratégique pour chacune ses clientes. Et par « énormément », j’entends plusieurs milliers de sources qui publient chacune des dizaines, voire des centaines d’articles à chaque semaine. Tout cela doit être consulté et colligé pour en tirer les 10 à 20 meilleurs par mois. Pourquoi pas plus? Parce que si c’est mon travail de lire des articles à temps plein, ce n’est certainement pas le vôtre. Vaut mieux ne pas vous ensevelir sous des centaines d’articles qui ne vous concernent pas ou très peu. Une bonne veilleure ne cherche pas à vous intéresser avec ses résultats, mais à vous fournir de l’information stratégique qui sera pertinente pour votre travail. Rien de plus, rien de moins.
D’où vient le bruit?
Voici 3 grandes sources de bruit dans un système de veille:
- Le double sens
La première étape lorsqu’on implante un système de veille est d’identifier les mots-clés propres à votre industrie. Toutefois, certains mots ont un double sens. Par exemple, si vous faites une veille sur les automobiles de luxe, dont « Jaguar », vous n’aurez que faire des résultats concernant le mammifère carnivore du même nom. - L’imprécision
Attention au piège de « vouloir tout savoir sur tout ». Rien ne sert de connaître TOUTES les nouvelles de votre industrie, il importe seulement de connaître celles qui auront un impact sur votre entreprise et pourraient influencer votre développement d’affaires. À recevoir trop d’information, vous risquez de manquer celle qui sera importante. - L’opinion
À l’exception de la veille de réputation, les autres types de veille stratégique se basent sur des faits. Nous ne cherchons pas à connaître l’opinion des internautes, mais bien des nouvelles qui portent sur du concret: une percée technologique, le lancement d’un laboratoire de recherche, la création d’un programme de financement, etc. Gardez les sources de types éditorialistes ou chroniques pour agrémenter votre café croissant du matin.
Comment éliminer le bruit?
Je vous présente mes 3 principales techniques pour éliminer le bruit au strict minimum:
- Opérateurs booléens
Sans conteste vos meilleurs atouts pour éliminer le bruit. Les guillemets, le + et le – sauront à eux seuls résoudre les problèmes reliés au double sens et l’imprécision. Pas certain de ce que c’est? Consultez cet article. - Faire le ménage
L’objectif n’est pas de bâtir le plus gros système de veille qui soit. Rien ne sert de s’alimenter auprès de 10 000 sources de veille si 5 000 d’entre elles ne sont plus pertinentes. Que ce soit parce que vos besoins en information ont évolué ou parce que les informations qui sortent de certaines sources ne s’avèrent jamais utiles; tout ce qui traîne se salit. Pensez à faire le ménage de votre système de veille 1 à 2 fois par année afin d’en retirer ce qui ne vous amène rien. - L’entonnoir
Un système de veille ne s’installe pas d’un coup. Il faut commencer large et ajuster le tout au fur et à mesure que les résultats entrent. Appliquez ces techniques avec parcimonie au début, autrement vous risquez de manquer non seulement de l’information, mais également des sources de veille potentielles!
Et vous voilà outillée pour faire face au bruit!
*Le féminin est utilisé afin d’alléger la lecture du texte. 😉